En toute simplicité

CHOC_CLASSICA_NFEntre 1984 et 2001, Frank Peter Zimmermann a enregistré pour les labels EMI et Teldec un large florilège de la littérature pour son instrument sur des Stradivarius de rêve conjuguant concertos, musique de chambre et œuvres pour violon seul. Peu tenté par la virtuosité démonstrative, il a néanmoins gravé des interprétations des vingt-quatre Caprices de Paganini ou des six​​ ​​​​​Sonates d’Ysaÿe qui n’ont pas pris une ride. Avec une constance admirable, cet artiste profond et d’une intelligence aiguë a su sans cesse élever un niveau proche de la perfection. Son jeu fluide, chantant, naturel, sans emphase, atteint par des moyens sublimement contrôlés une intensité faite d’intériorité et de transparence.

Avec humilité, il rappelle dans la préface du coffret que cette somme ne constitue pour lui que des « péchés de jeunesse ». Elle débute par les Concertos nos 3 et 5 de Mozart (les autres concertos suivront avec le même Jörg Faerber et l’Orchestre de Chambre du Wurtemberg) et s’achève ici par le Concerto de Ligeti, avec l’Ensemble Schoenberg et Reinbert de Leeuw, d’une alacrité vivifiante. Peu de concertos avec les plus grands chefs (Sawallisch, Jansons, Welser-Möst, Saraste…) ont échappé à sa vision noble (Brahms), pure (Beethoven), fraîche (Mendelssohn), subtile (Berg), narrative (Dvořák, Glazounov et Sibelius), acérée comme le diamant (Stravinsky). Zimmermann a fréquenté des territoires rares (le Concerto de Weill), s’est immergé dans la musique de chambre, s’intéressant tout autant aux sonates de Françaix, Auric, Ravel, qu’au répertoire germanique ou russe.

« Frank Peter Zimmermann – The Complete Warner Recordings »

Warner Classics 0190296317880 (30 CD).

1984-2001

Ses compagnons de route ont pour nom Heinrich Schiff (Double Concerto de Brahms), le pianiste Alexander Lonquich avec lequel il a réalisé une intégrale lumineuse des sonates pour piano et violon de Mozart et des deux Sonates de Prokofiev, l’altiste Tabea Zimmermann pour une Symphonie concertante de Mozart apollinienne… Excellente également, la notice de Jean-Michel Molkhou suit avec empathie la trajectoire discographique de ce musicien béni des dieux.