Un vent d’espoir accompagne Schlosser et Jean-Marie, coule de la trompette d’Airelle Besson et traverse l’harmonica de Milteau.
Pendant dix-neuf ans, ces enregistrements de 2002 sont restés inédits avant d’être rassemblés en album ! Il permet de retrouver l’excellent pianiste Alain Jean-Marie, dont le talent et la modestie forcent l’admiration, et le flûtiste Carl Schlosser, dont il faut bien dire qu’il est le meilleur flûtiste français de jazz en activité, consacré par ailleurs par des années au sein du big band de Claude Bolling. Dire que les deux musiciens s’entendent, se comprennent, pratiquent les mêmes vertus musicales mélodiques et font preuve, séparément ou ensemble, d’un charme et d’une élégance indiscutables, est un doux euphémisme. Parcourant avec inspiration onze standards dus à Billy Strayhorn, Benny Golson, Duke Ellington ou encore Stanley Turrentine et Charles Mingus, ils livrent ici une leçon d’émulation et de respect mutuel d’autant plus précieuse en ces temps troublés et anxieux (Carl Schlosser & Alain Jean-Marie. « We’ll Be Together Again ». Camille Productions / Socadisc. 49’. 3341348164397. CHOC).
Airelle Besson est trompettiste, compositrice et l’un des talents les plus originaux de notre pays. Entourée de Benjamin Moussay au piano et synthétiseurs, de Fabrice Moreau à la batterie et de la chanteuse Isabel Sörling, elle propose un univers tout à fait personnel, aux séquences souvent inattendues mais très attachantes. Ses neuf compositions, plus The Sound of Your Voice en trois parties, témoignent d’une inventivité confondante et d’une audace parfaitement maîtrisée qui convainc sans coup férir (Airelle Besson. « Try ! », Papillon Jaune/ L’Autre Distribution. 54’)
Jérôme Etcheberry est lui aussi trompettiste. À travers quatorze plages, il rend hommage au Louis Armstrong de la grande époque, celle des Hot Five et Hot Seven de la fin des années vingt. L’instrumentation est plus étoffée que celle du prestigieux modèle, mais la présence dans son octet du trompettiste Malo Mazurier permet de revivre par instants le dialogue entre Armstrong et King Oliver. Loin d’un revivalisme stérile, la réincarnation opérée ici permet de comprendre que cette musique n’est pas loin d’être éternelle (Jérôme Etcheberry. « Satchmocracy. A tribute to Louis Armstrong ». Camille Productions/Socadisc. 56’. 3341348164373.).
Compagnons de route de pratiquement tout ce qui se fait dans le domaine du blues, Jean-Jacques Milteau et son harmonica donnent une fois encore l’occasion de savourer combien, au-delà d’un langage qu’ils ont parfaitement assimilé, ils savent renouveler et rendre en France incroyablement vivante l’esthétique du blues, de son ambiance, de ses traditions et de ses fulgurances (Jean-Jacques Milteau. « Lost Highway ». Sunset/L’Autre Distribution. 40’. 3521383455028.).



