L’Opéra-Comique vient de dévoiler sa nouvelle saison, la première entièrement élaborée par Louis Langrée à la tête de la salle Favart depuis novembre 2021. Celui-ci a souhaité poursuivre dans la lignée de ses prédécesseurs en conservant la ligne directrice de l’institution autour de trois valeurs essentielles : « originalité, création, transmission ».
Les sept spectacles annoncés pour l’année 2023-2024 répondent entièrement à cet objectif, confrontant « la tradition et la création, le patrimoine et la modernité, la comédie et la tragédie ». La saison s’ouvre avec La Fille de Madame Angot de Charles Lecocq dans une mise en scène de Richard Brunel, actuel directeur de l’Opéra national de Lyon. On y retrouvera entre autres Véronique Gens dans le rôle de Mademoiselle Lange et Julien Behr dans celui du chansonnier Ange Pitou, deux personnages historiques qui se mêlent à la fiction dans cette œuvre caractéristique du genre de l’opéra-comique. Hervé Niquet sera à la tête de l’Orchestre de Chambre de Paris et du chœur du Concert Spirituel.
La création française de Macbeth Underworld de Pascal Dusapin, prévue en 2020 et repoussée à cause de la pandémie, arrive enfin sur les planches de la salle Favart. Jean-Sébastien Bou et Katarina Bradić seront le couple phare dans cette sombre histoire explorant les tréfonds de l’âme humaine, sur un livret de Frédéric Boyer d’après l’œuvre de Shakespeare. Franck Ollu sera à la direction musicale tandis que la mise en scène, créée au Théâtre de la Monnaie en 2019, est signée Thomas Jolly. On retrouve ensuite l’univers du metteur en scène dans Fantasio de Jacques Offenbach, reprise d’un spectacle donné en 2017 au Théâtre du Châtelet, toujours sous la direction de Laurent Campellone. Gaëlle Arquez et Jodie Devos interprèteront respectivement les rôles de Fantasio et de la princesse Elsbeth.
Voyage, offrira un spectacle original mis en scène par Silvia Costa. Stéphane Degout rejoint Raphaël Pichon et son ensemble Pygmalion dans ce récit inédit autour de partitions oubliées et inachevées du compositeur viennois. Autre production prometteuse prévue pour 2024, L’Heure espagnole de Ravel, couplée au ballet Pulcinella de Stravinsky chorégraphié par Clairemarie Osta. C’est Louis Langrée qui dirigera ce diptyque mis en scène par Guillaume Gallienne. Stéphanie d’Oustrac et Jean-Sébastien Bou seront les Concepción et Ramiro de cette « comédie musicale » de Ravel (ainsi que le compositeur préférait l’appeler) créée à l’Opéra-Comique en 1911.

Louis Langrée
Crédit photo : DR / Fabrice Robin
La saison s’achèvera avec Archipel(s) d’Isabelle Aboulker, une commande de l’Opéra-Comique pour sa Maîtrise Populaire mise en scène par James Bonas et dirigée par Mathieu Romano, qui laissera ensuite place à Armide de Lully, sous la direction de Christophe Rousset à la tête des Talens Lyriques. La mise en scène de Lilo Baur reprendra les décors de Bruno de Lavenère, imaginés pour l’Armide de Gluck donnée en 2022.
Soucieuse de son rôle de transmission auprès de la jeune génération, l’institution propose en parallèle une programmation destinée au jeune public (concerts, répétitions ouvertes), ainsi que des « pléiades », prolongeant les œuvres à l’affiche sous des formats variés et accessibles à tous les publics (colloque, concert, masterclasse, nocturne…). En plus de la Maîtrise Populaire, qui forme des jeunes de 8 à 25 ans aux arts de la scène, l’Opéra-Comique annonce également la création cette année d’une Académie, « à destination des nouvelles générations d’interprètes. Elle a vocation à promouvoir le genre opéra-comique et son art spécifique de l’interprétation au plus près des textes et du jeu scénique. »
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➔ Pour en savoir plus sur la nouvelle saison de l’Opéra-Comique : https://www.opera-comique.com/fr/actualites/lancement-de-la-saison-2023-2024