Entente cordiale à Hardelot
Après le Brexit et la pandémie, la treizième édition du Midsummer Festival marque le retour d’un ensemble anglais, l’Ensemble Arcangelo, et continue de célébrer la relation musicale franco-britannique à Hardelot, dans le Pas-de-Calais.
À travers les Chandos Anthems et des Sonates de Haendel, Jonathan Cohen et les musiciens de l’Ensemble Arcangelo évoquent le faste de la vie du duc de Chandos, dans son palais et dans son église. Les chanteurs ont immédiatement conquis le public, notamment les sopranos Hilary Cronin et Deborah Cachet, par leurs timbres onctueux et clairs et leur expressivité sans excès. Côté instruments, il faut mentionner le hautbois coloré et mélodieux, placé au milieu des violonistes. Les contrastes constamment renouvelés entre les parties lentes et rapides, l’articulation limpide du discours musical, une ampleur de grand effectif restituée par un ensemble de moins de vingt instrumentistes et chanteurs constituaient autant d’éléments jubilatoires pour fêter l’entente cordiale en musique.

Ensemble Arcangelo
Crédit photo : CD62

Ensemble Correspondances
Crédit photo : Hélène Hanon
Faste versaillais à la cour de Charles II
Un autre grand concert, intitulé « Au service de sa Majesté Charles II » et proposé par l’Ensemble Correspondances, rappelle à quel point les musiciens anglais (Pelham Humphrey, John Blow, Henry Purcell) avaient assimilé la musique sacrée française de leur temps. Fin connaisseur du style de Louis XIV, Charles II introduisit en effet dans sa cour le modèle musical et politique versaillais. Des chants en latin et en anglais dialoguent avec les instruments dans un équilibre subtil créé par les musiciens de l’ensemble. La puissance théâtrale s’amplifie au fil de la soirée qui culmine avec My heart is inditing de Purcell. Cette musique pleine, dense et rythmique est magnifiquement restituée par une exploration sonore profuse, illustration parfaite de l’apparat que voulut montrer Charles II au retour de son exil.
Musique secrète et chanson Renaissance
Pour les 400 ans de la mort de William Byrd, le Trio Musica Humana fait entendre quelques-unes de ses pièces interdites à cause de sa foi catholique dans une société ultra puritaine. Sa Messe à trois voix, intimiste (clandestinité oblige), côtoie des madrigaux profanes de Thomas Weelkes et Thomas Morley, chantés avec beaucoup de délicatesse et accompagnés d’un muselaar, virginal hollandais familier de Vermeer, joué par Elisabeth Geiger. Toujours de bonne humeur (commentaires parfois décalés), le trio, constitué autour de ce répertoire secret, rend la musique de la Renaissance très accessible. Il revient à 22 h, sous la tente installée dans le jardin du château d’Hardelot, avec un programme mettant en parallèle Henri VIII et Charles Ier : Certon, Bird, Sermisy, Dowland, Lambert, Susato et… Henri VIII (Hélas, Madame).

Trio Musica Humana
Crédit photo : CD62
Le week-end se termine par un concert champêtre avec des chansons populaires de tous les temps interprétées par Les Lunaisiens. Prochains rendez-vous les 30 juin et 1er juillet.
Midsummer Festival, 23, 24 et 25 juin

Les Lunaisiens
Crédit photo : CD62
Pour en savoir plus :
- Consulter le site internet du Château Hardelot.
- Consulter la page web dédiée au Festival Midsummer.