Depuis 2016, le pianiste François Dumont a entrepris avec l’Orchestre national de Bretagne
une intégrale live des vingt-sept concertos pour clavier de Mozart qu’il joue et dirige sans
partition.
Crédit Photo : Jean Baptiste Millot
Le concert donné à Betton, à quelques encablures de Rennes, propose au public venu nombreux une forme de répétition générale avant la gravure prochaine pour le label de l’ONB des deux Concertos n°6 et n°26 « du Couronnement ». Avec assurance et le désir de
dialoguer dans un esprit de musique de chambre, le soliste sait bien marquer la différence entre le style galant du concerto de jeunesse (Mozart a alors 20 ans) et la maturité atteinte douze ans plus tard dans le Concerto « du Couronnement ». Après la volupté digitale du
premier et les cadences de Mozart jubilatoires, le second prend toute sa dimension conquérante avec une recherche d’équilibre et de fluidité ainsi qu’une économie de moyens au service du texte. S’intercalant entre les deux concertos, la Symphonie n° 38 « Prague »
interprétée sans chef prouve la qualité du travail effectué depuis quelques années par la formation bretonne, ici stimulée par le premier violon solo Fabien Boudot qui impulse un élan réjouissant à des musiciens parmi lesquels se distingue la petite harmonie (en particulier le basson Marc Mouginot, très en verve dans le Presto final). En dépit d’un timbalier invité un rien hiératique et d’une salle à l’acoustique sèche, l’exécution d’ensemble demeure toujours fidèle à l’esprit mozartien.
