Place à l’art pour l’art et aux femmes musiciennes, inspirantes et créatrices.
« Ombres », Bis-2546, SACD, ***
Les « Compositrices de la Belle Époque » sont à l’honneur. Certaines sont connues (Bonis, Chaminade, Viardot, Holmès), d’autres nettement moins, voire pas du tout (Folville, Béclard d’Harcourt, Ferrari) dans cette anthologie à cheval sur les xixe et xxe siècles. L’ensemble donne une image conventionnelle mais juste de la mélodie de salon à son apogée, généralement plus proche de Massenet que de Fauré. La soprano Laetitia Grimaldi possède un beau timbre et un agréable talent mais la prononciation laisse à désirer. Partenariat irréprochable du pianiste Ammiel Bushakevitz.


« Le long du quai », Prospero PROSP 0024, ***
Sully-Prudhomme (1839-1907) est aujourd’hui bien oublié. Ce poète parnassien connut pourtant en son temps une réputation immense qui lui valut de recevoir le premier Prix Nobel de littérature. De nombreux musiciens l’ont mis en musique, et deux de ses poèmes eurent un succès particulier, Le Vase brisé et Les Berceaux. On entendra ici vingt-trois mélodies de compositeurs célèbres (Fauré, Hahn, Enesco, Widor, Franck, Vierne, Duparc). Théodore Dubois est représenté par six titres, ainsi que Mathieu Roy, frère de la soprano, qui signe d’attachantes pages d’un style traditionnel. Belle voix de la soprano Marie-Pierre Roy, en dépit d’un léger vibrato intermittent mais la prononciation fait défaut. Justine Eckhaut offre un très subtil soutien.
« Muses éternelles », Mirare MIR620, ****
La toute jeune soprano Cyrielle Ndjiki, récemment sortie du CNSMD de Paris signe un premier récital qui attire immédiatement l’attention par la splendeur et la richesse de la voix, notamment dans les mélodies le plus lyriques du programme (Rachmaninov, Wagner, Strauss). On a là très clairement une future grande soprano lyrique, peut-être plus à l’aise dans le lied que dans la mélodie française. En fin de programme, une amusant song de Jake Heggie, de style post-Bernstein, met en évidence un tempérament de feu ! Très bel accompagnement de Kaoli Ono, au piano, et Irène Scialom (violon), Sarah van der Vlist (flûte) et Albéric Boullenois (violoncelle) pour les Chansons Madécasses de Ravel.
