Michaela Paetsch, qui vient de disparaître à l’âge de 61 ans, fut une pionnière dans le monde du violon, en devenant la première femme à enregistrer l’intégrale des 24 Caprices de Paganini.

Née à Colorado Springs en 1961 dans une famille de musiciens, elle démontre une vocation très précoce, avouant qu’à 3 ans elle savait déjà qu’elle serait violoniste. C’est de sa mère qu’elle reçoit ses premières leçons, avant de poursuivre son enseignement auprès de deux des plus éminents pédagogues américains, Ivan Galamian, puis Szymon Goldberg. Elle fait ses débuts dans le concerto de Mendelssohn à l’âge de 11 ans, remporte une compétition à Dallas, puis s’illustre comme finaliste de plusieurs concours internationaux, notamment Reine Élisabeth de Belgique en 1985 et Tchaïkovski l’année suivante. C’est en octobre 1987 qu’elle enregistre pour Teldec une intégrale des Caprices de Paganini, la première jamais signée par une femme, seulement quelques mois avant celle de Midori. On y découvre une virtuose accomplie, douée d’une sonorité généreuse, mettant un point d’honneur à dépasser le seul exploit technique, pour mettre en valeur la richesse mélodique de l’œuvre. Invitée aux États-Unis, en Europe comme au Japon par de prestigieux orchestres, elle mène une carrière de soliste et se fait également entendre en musique de chambre dans les principaux festivals, notamment à Marlboro.

SDP

À compter de 1993, la violoniste américaine intègre l’ensemble Incanto, avec lequel elle enregistre plusieurs disques pour Arte Nova, Oehms, CPO ou Sony Classical. Au sein de sa discographie, citons encore une intégrale des 21 Danses hongroises de Brahms, ainsi que des œuvres rares de Joachim Raff, ou encore de Daron Hagen (dont certaines lui sont dédiées). Installée de longue date en Suisse, c’est à l’hôpital de Berne qu’elle s’est éteinte, emportée par un cancer, le 20 janvier dernier.