Disque vinyle, CD, SACD, smartphone, tablette, ordinateur, baladeur, serveurs de musique en ligne : le mélomane n’aura jamais eu autant de portes d’accès à la discothèque du monde. On peut choisir selon le mode d’utilisation, nomade ou statique, le confort ou l’humeur. Accéder à un juke-box géant via un écran, choisir ou, au contraire, se laisser surprendre au gré des algorithmes du streaming, découvrir un compositeur, une oeuvre, une interprétation. Ou bien décider d’écouter telle symphonie par tel chef en sortant le disque, microsillon ou compact, de ses rayonnages. Toutes ces démarches relèvent du pur plaisir et sont valables dans la mesure où la qualité sonore reste au rendez-vous.

On se demande alors pourquoi certains ayatollahs condamnent aux flammes éternelles les affreux obscurantistes qui osent encore avoir besoin du disque. Même si son marché global évolue vers la dématérialisation, celui du répertoire dit classique reste foncièrement attaché au support. Les éditeurs ont d’ailleurs bien compris que la qualité du livret, des illustrations, l’emballage (de plus en plus en carton à la place du plastique qui vieillit si mal et se raie) constituaient des arguments de vente, esthétiques et écologiques. Les coffrets, de nouveauté et de rééditions, enferment désormais bien plus que de simples pochettes anonymes numérotées, mais offrent des ouvrages soignés, Sony restant le modèle absolu, tant par la qualité de la documentation que sa mise en page et son impression. Écouter un opéra, une cantate, une passion avec le livret à la main n’est sans doute pas plus idiot que d’avoir le nez une fois de plus collé sur un écran.

Les fabricants de matériel hi-fi, qui ne sont pas bêtes, tiennent compte de cette évolution des modes d’écoute et n’hésitent pas à proposer des lecteurs multifonctions comme le remarquable Marantz SACD 30n ci-dessous : il accepte bien sûr les disques, CD et SACD, mais donne aussi accès aux services de streaming. Pourquoi faudrait-il mettre sa discothèque patiemment constituée depuis des années à la poubelle pour être dans le coup ? L’un n’empêche pas l’autre. Support ou dématérialisation ne doivent pas systématiquement s’exclure mais au contraire, se compléter. Alors, œuvrons pour la paix des méninges, laissons-les plutôt disponibles à l’écoute de la musique plutôt que de les engager dans des querelles stériles.

Prix : 3 000 €
Entrées numériques :
1 coaxiale, 2 optiques, 1 USB
Sorties numériques :
1 coaxiale, 1 optique
Sorties analogiques :
fixe et variable
Dimensions (L x H x P) :
44,3 x 13 x 42,4 cm
Poids : 13,5 kg
Finition : noire ou grise
Origine : Japon

Pour : des couleurs
somptueuses, du souffle,
de la fluidité
Contre : rien