Nommée en 2021 aux Victoires du jazz dans la catégorie Révélation, la bandonéoniste et compositrice Louise Jallu parcourt avec jubilation les scènes internationales.
La sœur aînée de Louise Jallu lui communique à 5 ans le goût du bandonéon, une passion qui ne la quittera plus. Son chemin désormais tracé la conduit au conservatoire de Gennevilliers, sa ville natale, où elle s’initie à un petit instrument correspondant à sa taille et à la morphologie de sa main.
Le compositeur et accordéoniste Bernard Cavanna, directeur de cet établissement, fait appel à des professeurs argentins dispensant des cours de bandonéon, ce qui lui ouvre des horizons sur la pratique instrumentale ; mais Cavanna l’initie aussi à la composition, jouant en quelque sorte le rôle de cicérone. D’ailleurs, Louise enseigne aujourd’hui à une vingtaine d’étudiants dans cette classe fondée en 1988.
Elle crée très tôt le Louise Jallu Quartet dans la formation traditionnelle du tango, perpétuant sur son bandonéon bisonore à quatre claviers différents l’héritage d’Astor Piazzolla, mais s’ouvrant aussi à d’autres langages y compris dans le domaine de la musique contemporaine. Captivée par l’écriture, elle compose des œuvres (Francesita, Sept Huîtres ou À Gennevilliers), qui explorent un nouveau monde peaufiné lors de sa résidence à la Villa Médicis au début de l’année 2022 et qui fera l’objet de son prochain album pour le label Klarthe Records.

Crédit photo : Sylvain Gripoix
À l’écoute des vibrations musicales qui l’environnent, Louise Jallu se montre ouverte à d’autres formes d’art : le théâtre et la peinture, mais aussi la lecture. Actuellement sur sa table de chevet, Les Pensées de Marc Aurèle ou les Sept savoirs nécessaires à l’éducation du futur d’Edgar Morin occupent une place de choix. Sans exclusive, elle a des yeux de Chimène pour des interprètes qui ont modelé sa propre recherche : au premier rang, Maurizio Pollini et Mstislav Rostropovitch, mais aussi David Kadouch dont le récital à la Scala de Paris l’a enchantée.
Sa rencontre récente avec Michel Portal qu’elle admire annonce une collaboration future hors du milieu du tango. Son agenda est fait de rencontres : en juillet, elle sera présente à Jazz à Vienne, en août à Marciac au festival de jazz, et à Cluny au Festival Jazz Campus avec l’ambition « de donner à entendre ce qui n’a jamais été entendu » à l’image de son deuxième album « Piazzolla 2021 », enregistré en 2020 à la Philharmonie de Paris et très bien accueilli par la critique.