Soliste, chambriste et professeur très estimé, Felix Ayo vient de s’éteindre à l’âge de 90 ans. Membre fondateur à 19 ans, du célèbre ensemble italien I Musici, dont il fut le premier violon solo plus de quinze ans, c’est son légendaire enregistrement des 4 saisons de Vivaldi pour Philips en 1955 – référence absolue en son temps, Grand Prix du disque et best seller – qui lui apporta une renommée internationale.

Accompagné par l’illustre formation italienne, on lui doit encore de mémorables gravures des grands cycles de concertos de Vivaldi (La Cetra, Il Cimento dell’armonia e dell’inventione ou encore La Stravaganza), mais aussi des principaux concertos baroques italiens signés d’Albinoni, de Corelli ou de Geminiani, sans oublier ceux de Bach (y compris les 6 Brandebourgeois), tandis qu’en solo  Félix Ayo laisse une superbe version des Sonates et Partitas injustement tombée dans l’oubli. Né à Sestao au pays basque espagnol le 1er juillet 1933, Felix Ayo étudia au Conservatoire de Bilbao dont il sortit diplômé à l’âge de 14 ans. Il travaille ensuite à Paris, puis à l’Académie Sainte Cécile de Rome avec Remy Principe et prend la nationalité italienne. Il quitte I Musici en 1968 puis fonde un quatuor avec piano, le Quartetto Beethoven di Roma, avec lequel il grave plusieurs disques (Brahms, Beethoven, Schumann, Fauré, Mahler). A partir de 1972, il enseigne à l’Académie Sainte Cécile, donne de nombreuses master classes dans le monde et siège régulièrement au jury des grands concours internationaux. Personnalité attachante, cet immense violoniste à la virtuosité ciselée qui se fit entendre dans le monde entier, adoré de ses collègues comme de ses élèves, reste dans toutes les mémoires comme le principal artisan du style et de la sonorité mais aussi du destin des I Musici. Au cours de sa carrière, il joua principalement deux violons, l’un signé de G.B Guadagnini (1744), l’autre de Gennaro Gagliano (1768).