Camille Pépin donne à ses œuvres l’ampleur des galaxies, la force de l’orage et, à l’Orchestre de Lyon, la couleur de grands mythes.

Camille Pépin
« Les Eaux célestes »
Orchestre national de Lyon
dir. Ben Glassberg
NomadMusic NMM111. 2022

CHOC_CLASSICA_NFCe nouvel album de Camille Pépin, désignée « Compositrice de l’année » aux Victoires de la musique classique en 2020, réunit cinq œuvres orchestrales écrites entre 2018 et 2022. Osons le mot : cinq poèmes symphoniques. Chacune de ces pièces, en effet, s’inspire de légendes ou de phénomènes naturels, et revendique une dimension imitative forte. Il s’agit pour la jeune compositrice de trouver des analogies entre les couleurs de l’orchestre, les dynamiques, les résonances… et les phénomènes observés.

Tisseuse de légendes

Ainsi, Aux Confins de l’orage (2021) décrit trois phénomènes lumineux se produisant dans la haute atmosphère avant un orage. Laniakea (2019) tire son nom d’un superamas de galaxies, rapprochant l’œuvre, par sa thématique ainsi que par sa veine musicale, des Planètes de Gustav Holst. Du côté des récits mythiques, Les Eaux célestes narre une ancienne légende chinoise (les amours d’une princesse tisseuse de nuages et d’un bouvier des étoiles séparés par la Voie lactée), tandis que La Source d’Yggdrasil renvoie à l’arbre-monde de la mythologie nordique. Enfin, Avant les clartés de l’aurore s’inspire d’un quatrain de Pouchkine décrivant la lumière de la lune. Dans tous les cas, on le voit, ce sont la nature et le cosmos qui fournissent à Camille Pépin ses principales sources d’inspiration.

Par rapport à ses précédents opus, la jeune compositrice s’éloigne de certains types d’écriture qui caractérisaient jusque-là sa musique – on pense en particulier aux ostinatos motoriques inspirés de John Adams qui, s’ils ne disparaissent pas complètement, se font plus discrets. Les œuvres sont dans l’ensemble plus amples, voire imposantes – sans doute du fait de la grandeur des phénomènes naturels évoqués. Le travail sur les timbres et sur l’espace est ici central : on a réellement l’impression d’évoluer au milieu de la masse sonore, de voir certains pupitres se détacher, tournoyer, résonner, avant d’être engloutis par d’autres… L’Orchestre national de Lyon emmené par Ben Glassberg relève avec brio le défi de cette musique réellement pensée pour l’orchestre, et qu’on souhaiterait entendre en concert !

Par rapport à ses précédents opus, la jeune compositrice s’éloigne de certains types d’écriture qui caractérisaient jusque-là sa musique – on pense en particulier aux ostinatos motoriques inspirés de John Adams qui, s’ils ne disparaissent pas complètement, se font plus discrets. Les œuvres sont dans l’ensemble plus amples, voire imposantes – sans doute du fait de la grandeur des phénomènes naturels évoqués. Le travail sur les timbres et sur l’espace est ici central : on a réellement l’impression d’évoluer au milieu de la masse sonore, de voir certains pupitres se détacher, tournoyer, résonner, avant d’être engloutis par d’autres… L’Orchestre national de Lyon emmené par Ben Glassberg relève avec brio le défi de cette musique réellement pensée pour l’orchestre, et qu’on souhaiterait entendre en concert !

Pour en savoir plus :