Même si plusieurs de ses opéras se déroulent à la Renaissance ou au Moyen Âge, Saint-Saëns aimait manifestement les péplums, qu’ils soient bibliques comme Samson et Dalila ou mythologiques.

Composé à la demande du prince de Monaco alors qu’il ne voulait plus écrire pour la scène, Déjanire est son ultime opus lyrique, créé en 1911 en réutilisant la musique de scène écrite en 1898 pour les arènes de Béziers. Cet opéra, auquel le festival de Montpellier avait tenté de redonner sa chance en 1985 sous la baguette de Serge Baudo, bénéficiera cette fois d’un enregistrement en studio, réalisé au cours de la semaine ayant précédé le concert donné dimanche 16 octobre à l’Auditorium Rainier III. L’opération, on s’en doute, est réalisée sous les auspices du Palazzetto Bru Zane et unit à l’Orchestre philharmonique de Monte-Carlo et aux Chœurs de l’Opéra de Monte-Carlo une brochette de solistes habitués des distributions du Centre de musique romantique française : dans le rôle-titre, créé par Félia Litvinne, soprano wagnérienne, c’est la mezzo Kate Aldrich qui est chargée d’exprimer les colères et les attendrissements de l’épouse du volage Hercule, le héros aux douze travaux étant confié à Julien Dran qui, sans être exactement le heldentenor français auquel pensait Saint-Saëns, assume avec une réelle aisance cette tessiture tendue. Anaïs Constans, Iole sensible, Jérôme Boutillier, Philoctète acerbe, et Anna Dowsley, Phénice vibrante, complètent le plateau.

Déjanire de Saint-Saëns – Auditorium Rainier III – Monte-Carlo. Le 16 octobre

Crédit photo : Jean-Louis Neveu