« Ne tirez pas sur le metteur en scène ! », suppliait Alain Perroux dans son remarquable L’Opéra mode d’emploi publié par L’Avant-Scène Opéra en 2000, signalant ainsi, derrière un état des lieux très sensé, qu’une certaine contestation grondait déjà. Suivirent Philippe Beaussant et son « livre de colère » La Malscène (Fayard, 2005) puis Jean Goury et C’est l’opéra qu’on assassine ! La mise en scène en question (L’Harmattan, 2007). L’Avant-Scène Opéra publia deux passionnants numéros Opéra et mise en scène (2008 et 2015) et Jean-Jacques Nattiez proposa une parfaite synthèse dans Fidélité et infidélité dans les mises en scène d’opéra (Vrin, 2019) dans laquelle un chapitre s’intitule « Réécriture de l’œuvre ».

Il n’est évidemment pas question de régler en trois lignes un sujet aussi complexe mais le télescopage, d’un soir à l’autre, de ces deux spectacles reposait avec une douloureuse acuité l’éternelle question : la peur de passer pour un ringard doit-elle conduire à tout accepter ?

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