Très appréciée de ses pairs, la jeune et prometteuse cheffe d’orchestre vient d’être nommée assistante de Mikko Franck auprès de l’Orchestre philharmonique de Radio France.

Pour Lucie Leguay, le talent n’a pas attendu le nombre des années. Née à Lille de parents musiciens, pianiste de formation, elle a très tôt assisté aux répétitions de l’ONL et aiguisé sa passion de l’orchestre. Elle doit toutefois à Jean-Sébastien Béreau – longtemps professeur de direction au CNSMD de Paris et pédagogue recherché – de lui avoir mis le pied à l’étrier ; elle continue d’ailleurs de recevoir ses conseils avisés. Jukka Pekka Saraste, Alain Altinoglu, Manfred Honeck, Fabio Luisi… ont pour leur part contribué à sa prodigieuse évolution, et sa proximité avec Peter Eötvös à Budapest l’a éveillée aux arcanes du répertoire de notre temps : des compositeurs tels Holliger, Saariaho, Neuwirth, Schoeller et dernièrement Camille Pépin lui ont apporté leur confiance.

Prix et projets

Son parcours sans faute sera couronné par le prix de l’Orchestre Camera de Florence à Empoli en 2016 et par une victoire au Tremplin pour jeunes cheffes d’orchestre à la Philharmonie de Paris en 2018. Cette dernière épreuve aura pour elle une importance décisive. Assistante à l’Ensemble intercontemporain, aux Orchestres d’Île-de-France, de Lille ou de Picardie, elle travaille désormais en alternance avec Emilia Hoving auprès du Philhar et occupe la même fonction aux côtés de Valery Gergiev et de l’Orchestre des Jeunes du Festival de Verbier.

Outre la parution d’un premier CD (chez Alpha) en juin prochain en compagnie du Duo Jatekok et du comédien Alex Vizorek autour de Poulenc et de Saint-Saëns, ses projets sont nombreux. Si la musique symphonique occupe une part importante de son activité, l’opéra ne lui est pas non plus étranger : après avoir dirigé Les Noces de Figaro à Lille la saison dernière, elle doit préparer prochainement La Chauve Souris de Johann Strauss avec les étudiants du CNSMD de Paris.

En octobre, une fiction France Culture sur Simone Weil (musique de Roland Auzet et participation de Sandrine Bonnaire) sera enregistrée avec le Philhar. Consciente que le talent ne se mesure pas à la seule notion de genre (elle se dit plutôt « chef » d’orchestre que « cheffe »), Lucie manifeste un éclectisme dans ses choix personnels: accro au tennis, elle l’est tout autant au pilotage d’avion avec le même dynamisme chevillé au corps.

Nationalité : française – Âge : 31 ans
Parcours : études à l’École supérieure musique et danse des Hauts-de-France,
au CRR de Saint-Maur-des-Fossés et à la Haute École de musique de Lausanne
Répertoire de prédilection: Mozart, Brahms, Stravinsky, Bartók, Debussy, Ravel…

Crédit photos : Luc Camberlein