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John Coprario est une figure mystérieuse de l’histoire de la musique : son nom résume à lui seul l’incertitude de ses origines, et ses fantaisies pour consort de violes, typiquement anglaises, sont des transcriptions de la fine fleur du madrigal italien tardif. On peut en trouver quelques enregistrements sous les archets du Consort of Musicke avec Anthony Rooley (L’Oiseau-Lyre, 1978) et du Consort Musicke avec Jordi Savall (Astrée, 1979). Dès l’abord, on ne peut qu’être frappé par la maîtrise du style dont font preuve les interprètes, tant dans les madrigaux originaux que dans les transcriptions. La finesse d’articulation des violes dans les Fantaisies nos 2 et 6 trouve le parfait équilibre entre recherche de la vocalité et spécificité du jeu instrumental : la moindre tenue, les plus délicates lignes et tous les sons d’ensemble sont parfaitement soignés. Ces finesses n’ont rien à envier aux madrigaux : le son étale et dense des pièces de Marenzio (O voi che sospirate), le théâtre monteverdien (La tra’l sangue e le morti) et les passages plus enlevés (Caggia fuoco, Felice Anerio) sont très convaincants. L’on pourrait presque rester sur sa faim : quelques pistes supplémentaires et un livret plus disert sur la question passionnante de l’auctorialité se font regretter.

Pour en savoir plus :

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John Coprario (v. 1570-1626)
« Parrot or Ingenious Parodist ? ». Fantaisies sur des madrigaux tardifs
Pluto-Ensemble, dir. Marnix De Cat — Hathor Consort, dir. Romina Lischka
RAMÉE RAM 2107.
2020. 51 min