Deuxième volet d’une intégrale des œuvres pour violon et piano et pour clarinette et piano, ce disque plaira à ceux qui aiment un Brahms au son dense et au large vibrato. Il y a quelque chose de très classique dans cette interprétation du pianiste Roland Pöntinen et du violoniste Ulf Wallin, professeur depuis vingt ans à la Hochschule für Musik Hanns Eisler de Berlin. Dès le thème principal du premier mouvement de la Sonate n°2, le saut de quarte et l’intervalle de seconde qui suit plonge l’auditeur dans un climat de rondeur, dans un monde où tout semble mouvant. Les passages énergiques et mélancoliques sont nettement caractérisés. La Sonate n°1 était teintée de nostalgie, celle-ci paraît plus lumineuse. On pourrait s’attendre à quelque chose de plus fantasque dans le deuxième mouvement, mais le climat poétique ne disparaît jamais. On retrouve la tendresse et le lyrisme discret des deux premiers mouvements dans le troisième, avec ce vibrato toujours égal au violon.
Un archet bien ancré dans la corde, un piano dans le fond du temps, le premier mouvement de la Sonate n°3 en ré mineur est d’un classicisme sans faille. Le sublime Adagio qui suit est une merveille, avec la profondeur du son que l’on retrouve chez les deux instruments, avant un Presto final qui ne brille pas par sa nervosité mais par sa sonorité envoûtante.

Johannes Brahms
Sonate pour clarinette et piano
n°2. Sonates pour violon
et piano nos2 et 3
Ulf Wallin (violon),
Roland Pöntinen (piano)
Bis-2419 (SACD). 2017. 1h07