Directeur du MET durant 40 ans, James Levine a connu une riche carrière. Il laisse un héritage discographique considérable

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Deux mille six cent quatre vingt cinq représentations et concerts en 46 ans : le chef d’orchestre (et pianiste) américain James Levine, symbolisa pendant plusieurs décennies le rayonnement international du Metropolitan Opera de New York. Il est décédé le 9 mars à l’âge de 77 ans. Levine avait été repéré par George Szell qui l’engagea comme plus jeune assistant de l’Orchestre de Cleveland en 1964.
Cinq ans après ses débuts dans la fosse du Met en 1971 avec Tosca, il en devint directeur musical. Il y aborda tous les répertoires, avec une prédilection pour Mozart, Verdi, Wagner, sans oublier Schönberg et l’opéra américain. Son énergie, sa générosité, son sens électrique de la narration et son art proverbial de l’accompagnement firent de « Jimmy » un chef adoré des chanteurs… et du public, qui le fêtait comme nul autre dans son fief. Handicapé suite à de lourds problèmes de santé, il continua à diriger en fauteuil roulant, son magnétisme intact. Il fut plus tard rattrapé par de graves scandales d’abus sexuels. Levine fut alors évincé du Met, contre lequel il perdit son procès en diffamation en 2019.
Il fut également la tête de l’Orchestre philharmonique de Munich de 1999 à 2004. Levine rejoignit ensuite le Boston Symphony Orchestra jusqu’en 2011. Il laisse ainsi derrière lui un héritage discographique majeur. Parmi celui-ci, Un Otello et un Andrea Chénier fiévreux avec le tandem Domingo/Scotto. Levine laisse aussi un Ring en technicolor, un Parsifal capté sur le vif à Bayreuth, mais aussi des Nuits d’été frémissantes avec Anne Sofie von Otter et la Philharmonie de Berlin. Sans oublier son cycle de symphonies de Mozart avec la Philharmonie de Vienne, à redécouvrir.