Dans un futur proche, la Terre agonise sous des tempêtes de poussière qui compromettent à terme toute récolte.

La dystopie écologique de ce (très) long métrage (2 h 49), Christopher Nolan la filme en argentique en variant le format de l’image, entre IMAX plein écran et bandes noires CinemaScope resserrées sur l’intimité filiale de Cooper (Matthew McConaughey), ancien pilote de la NASA rappelé par l’urgence de la situation, avec sa petite fille Murphy (Mackenzie Foy).

Parti à la recherche d’un nouveau monde habitable, le père est projeté par une mission dans une autre dimension temporelle. Pendant les trois heures passées sur cette planète-océan, l’humanité a vieilli de 23 ans. Vertigineuse séquence où l’astronaute prend connaissance de tous les messages envoyés par ses proches dans l’intervalle. Pour accompagner cette odyssée spatiale, Hans Zimmer, qui a parfois la main lourde, réserve ici la puissance à quelques moments-clés, et resserre sa partition sur l’épure d’un orgue égrenant des motifs interrogatifs, d’inspiration modale.

Appuyés sur l’instrument de tribune de la Temple Church de Londres joué par Roger Sayer, la dimension mystique sur tapis de cordes et chœur en bouche fermée, l’interrogation sur l’au-delà, le tic-tac d’un discret métronome orchestral transcendent l’intimisme au cœur du gigantisme stellaire.

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