Inédits et raretés

Trois doubles albums permettent d’enrichir la discographie des violonistes Christian Ferras et Henryk Szeryng. Des trésors à découvrir.

Le label Meloclassic poursuit son exploration de documents rares et propose deux publications consacrées à Christian Ferras qui contribuent à la connaissance de son art. En tournées en Europe dans les années 1960 et 1970, le violoniste français témoigne ici de la variété d’un répertoire très vaste.

D’une vocalité à couper le souffle (Concerto de Mendelssohn à Cologne, en 1964), fervent (Poème de Chausson et Tzigane de Ravel avec l’Orchestre de l’ORTF dirigé par Jean-Claude Hartemann, en 1969), élégant et expressif (Symphonie espagnole de Lalo au Luxembourg avec Louis de Froment, en 1961), il se révèle vibrant (Concerto n° 4 de Mozart, en 1968).

Au rang des curiosités, la pièce Danubiana du ravélien Robert de Fragny (créée à Besançon en 1964) et un bouleversant Concerto de Schoenberg (à Graz, en 1974), dont il n’a jamais laissé de trace au disque.

Avec Pierre Barbizet en récital en Allemagne en 1959 ou en studio en 1953, la Sonate « Le Printemps » de Beethoven, la Sonate n° 2 de Schumann ou Tzigane de Ravel sont soulevés par un élan communicatif. Quant à la Sonate n° 3 d’Enesco, elle constitue un inédit à marquer d’une pierre blanche. La sensibilité lumineuse du violoniste se marie au timbre vif-argent et à la force vitale du pianiste.

Henryk Szeryng réalisa à Berlin une série d’enregistrements publiés ici pour la première fois et qui attestent de la finesse de son style et de sa perfection d’archet.

Si la Partita n° 2 de Bach, les Sonates n^os 5 et 7 de Beethoven ou Tzigane en version orchestrale existent dans les versions officielles, il n’en va pas de même de la Sonate de Franck, qu’il n’a jamais gravée. Son interprétation poétique, équilibrée et non dénuée de fougue, en compagnie du pianiste Günther Ludwig, mérite à elle seule de se procurer cet album.