La féerie du jeune Mozart brille de tous ses feux dans la nouvelle production d’Idomeneo présenté par l’Opéra de Liège. La mise en scène minimaliste de Jean-Louis Grinda valorise une distribution convaincue tandis que Fabio Biondi dynamise l’orchestre de l’Opéra royal Wallonie-Liège.

Idomeneo de Mozart . Crédit Photo : Jonathan Berger
Soixante-dix ans après la tragédie lyrique d’André Campra, le jeune Mozart compose Idoménée roi de Crête pour le prince électeur de Bavière en 1781. La fraicheur et la fougue de ses 25 ans éclate partout dans cet opera seria étincelant de virtuosité. Airs pleinement intégrés à l’action, récitatifs accompagnés par l’orchestre, habile ambiguïté entre airs et récitatifs, expressivité des ensembles, chœurs, duos, trios, quatuors, cette perpétuelle continuité organique est parfaitement rendue par l’Orchestre de l’Opéra royal de Wallonie-Liège sous la baguette dynamique de Fabio Biondi qui apporte couleurs et intensité au drame.
La mise en scène de Jean-Louis Grinda déploie idéalement cette tragédie concentrée dans un dénuement de type grec, où dans un décor marmoréen avec en arrière fond une mer en vidéo, l’incarnation et le jeu des chanteurs prime sur un dispositif minimal, avec en particulier un Idoménée déchiré campé avec ampleur par Ian Koziara. La mezzo-soprano Annalisa Stroppa séduit par son timbre charnu en créant un Idamante à fleur de peau, écartelé entre l’autorité de son père et son amour pour Ilia, Maria Grazia Schiavo voix lyrique et présence souveraine. Timbre brillant et corsé, Nino Machaidze se fait remarquer en Elettra se consumant vainement pour Iadamante, quand Riccardo Della Sciucca et Inho Jeong en Arbace et La Voce convainquent par leur ardeur tout comme les véloces Chœurs de l’Opéra de Liège.
Pour plus d’informations
Liège, Opéra Royal de Wallonie, le 19 septembre