L’étoile s’est éteinte le 5 mars dernier, à l’âge de 61 ans, après avoir si bien brillé et nous avoir offert sa légèreté altière.

Il n’entrait pas sur scène, il y fusait comme un oiseau hors de sa cage, il s’y propulsait comme si sa vie en dépendait. Et alors, il s’envolait, chez lui, dans son monde où les êtres sont beaux, insouciants et légers. Patrick Dupond avait la danse dans la peau, il vivait pour elle, il la respirait. Ses partenaires, ses amis brassent les mêmes qualificatifs: fougueux, généreux, élégant, lumineux… « Un artiste total », disait Béjart.

Entré au Ballet de l’Opéra de Paris à 16 ans, nommé étoile à 21 ans, il interprète les rôles classiques avec une virtuosité et une sensibilité qui électrisent son public. Succédant à Rudolf Noureev à la direction de la compagnie, il ouvre les fenêtres, introduit Mats Ek, Pina Bausch… Puis dévore les expériences avec rage: modern dance, music-hall, cinéma, shows télévisés… Le corps brisé par un accident en 2000 (134 fractures), il rattrape la vie – et la scène – avec un courage inouï, et, en pédagogue, transmet sa passion aux jeunes générations. Il est parti à 61 ans, foudroyé par une sale maladie. Mais cette étoile si attachante, si intense, scintillera longtemps comme un guide dans le ciel de la danse.

Crédit photo : Georges Biard