Les Noces de Figaro et Don Giovanni de Mozart
Saint-Jean-d’Acre, Israël, les 24 et 25 juillet

Une idée folle, presque de l’inconscience : créer un festival d’art lyrique sur un coup de tête. C’est en découvrant la forteresse des Croisés de Saint-Jean-d’Acre, au nord d’Israël, que Muriel Haim a pris une telle décision. La cour, ceinte de hauts murs millénaires, offre un séjour a priori propice à une telle expérience. Aussi, après Christophe Rousset en 2016 puis William Christie en 2018, Marc Minkowski est-il l’invité de Meet in Galilee organisé par cette médecin qui fit carrière dans l’industrie pharmaceutique, secondé par Jacques Audibet, avocat retraité. Une mise en espace sobre mais efficace de Romain Gilbert décline Les Noces de Figaro et Don Giovanni, issus de la trilogie Mozart-Da Ponte que Marc Minkowski fait voyager. On y retrouve quelques fidèles : Robert Gleadow, son Figaro et son Leporello survoltés, le noble Comte de Thomas Dolié, le Don Giovanni altier d’Alexandre Duhamel, le Commandeur (et Masetto) de bronze de Callum Thorpe, la Zerline fine mouche de Chiara Skerath qui endosse aussi pour l’occasion son premier Chérubin, la Suzanne lumineuse d’Arianna Vendittelli. On découvre la tendre Barberine de Manon Lamaison et l’Ottavio merveilleusement lyrique de Julien Henric. Malgré la chaleur humide, Les Musiciens du Louvre ne s’économisent pas, pas plus que leur chef, toujours prompt à mettre en scène le théâtre des notes. À n’en pas douter, voilà une aventure à suivre.

©Solal Fakiel

Crédit photo : Solal Fakiel