Fondé par Emmanuel Pélaprat, organiste titulaire de l’orgue Eugène Puget de l’église Notre-Dame du Taur à Toulouse, le festival ClassiCahors apporte en été des moments de convivialité culturelle à Cahors et ses environs.

Sous sa direction, le public, constitué à parts égales d’habitants de la région et de touristes, a déjà pu entendre Jordi Savall, Alexandre Kantorow, William Christie, Justin Taylor, des musiciens de l’Orchestre de Paris, Thierry Escaich, Les Éléments et l’Orchestre du Capitole de Toulouse, invité fidèle depuis toujours. Parmi les onze concerts de cette huitième édition, on a pu apprécier deux propositions bien distinctes, l’une autour du théorbe, l’autre autour de Colette.

Gabriel Rignol au festival ClassiCahors 2023 © Thibaud Galvan

Gabriel Rignol
Crédit photos : Thibaud Galvan

L’univers du théorbe

En l’église Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Caillac, le jeune théorbiste Gabriel Rignol brosse les 150 ans de l’histoire de son instrument : sa naissance en Italie avec Kapsberger, Castaldi et Piccini, son arrivée en France avec Robert de Visée et enfin son rôle quasi exclusif d’accompagnateur en Allemagne. Quelques commentaires par le musicien sur l’organologie et sur les compositeurs éclairent et préparent l’auditoire à l’écoute. Rignol fait dialoguer les styles fort différents des trois Italiens avec un jeu en apparence tout simple derrière lequel se cache une belle virtuosité permettant de faire ressortir chaque ligne mélodique et des harmonies parfois inattendues. Dans la Suite en la mineur (manuscrit Vaudry de Saizenay) de Robert de Visé il fait preuve d’une grande élégance grâce à une sonorité plus vaporeuse et dans sa propre transcription de la Suite pour violoncelle n° 1 de Bach il installe un caractère intimiste à souhait. Un court extrait de la musique du film Kaamelott d’Alexandre Astier, à laquelle Gabriel Rignol a participé, constitue un bis aussi inattendu qu’original.

« Colette et la musique » ou le foisonnement artistique autour de l’écrivaine
Festival ClassiCahors 2023 Colette Gabriel © Thibaud Galvan

Pour son premier théâtre musical, ClassiCahors invite la comédienne Moana Ferré et les pianistes Virginie Gros et Cédric Boyer qui mettent en scène Colette et ses relations avec des musiciens. Habillée en noir et blanc et dans un décor simple (une chaise longue, un lustre, un pupitre ancien…), Moana Ferré entre dans la peau de l’écrivaine par ses textes sur les musiciens et les salons parisiens. Nonchalant, mélancolique, vivifiant ou exalté, le récit de Ferré fait revivre Debussy, Fauré, Messager, Chabrier, Ravel, ou encore Satie et Hahn, mais aussi son chien Toby (en dessin animé). Avec un répertoire pour piano à quatre mains, très en vogue à l’époque, Virginie Gros et Cédric Boyer illustrent avec justesse les propos de Colette, comme si des invités mélomanes se mettaient au piano. Un beau spectacle poétique en hommage à Colette pour le cent-cinquantième anniversaire de sa naissance.

Les 23 et 24 juillet

Pour plus d’informations

ClassCahors jusqu’au 7 août, lien vers le site du festival, ici.