Sensationnelle Périchole à la salle Favart ! Valérie Lesort la met en scène au sens le plus évident du terme, c’est-à-dire qu’avec une précision d’horlogerie suisse, non dénuée d’une inventivité quasi surréaliste, elle anime le plateau d’un ballet permanent.

Car si l’on chante beaucoup (tout de même !), si les dialogues sont parfaitement joués, la danse est omniprésente : chœurs, solistes, figurants, tout le monde participe à l’étourdissante chorégraphie de Yohann Têté dans des décors simples et efficaces d’Audrey Vuong rappelant les architectures de Chirico, et des costumes colorés et déjantés de Vanessa Sannino.

Musicalement, c’est aussi une fête. Stéphanie d’Oustrac a un dynamisme fou mais n’oublie jamais la musicalité et elle chante sa fameuse lettre dans un silence religieux. Philippe Talbot, charmant ténor léger et plein d’esprit incarne Piquillo et l’on ne connaissait pas à Tassis Christoyannis (Don Andrès) cet humour ravageur et cette force comique. Le reste de la distribution est à l’avenant, sans faiblesse et stylistiquement homogène. Au pupitre, Julien Leroy se montre précis, à la tête d’un Orchestre de chambre de Paris léger, incisif et dynamique.

La Périchole d’Offenbach Paris, Opéra-Comique, le 23 mai

Crédit photo : Stefan Brion