
Concerto madrigalesco a tre voci diverse
Ensemble Faenza, dir. Marco Horvat
En Phases ENP0010.
2022. 1 H 13 MIN
Actif en l’église Saint-Louis-des-Français à Rome puis à la chapelle pontificale, Bernabei fut aussi au service de Flavio Orsini (1620-1698) à qui il dédie ce recueil de quinze madrigaux publié à Rome en 1669. On découvrira davantage d’informations sur ce prince lettré dans l’entretien que nous avait accordé la musicologue Anne-Madeleine Goulet dans le CLASSICA n° 250.
Conçu pour « tre voci diverse », cet ensemble propose différentes combinaisons vocales (soprano, alto et ténor, deux sopranos et ténor, deux sopranos et basse, etc.) et requiert cinq chanteurs. À ce quintette a été adjoint un « continuo très riche » comme l’explique Marco Horvat, réunissant achiluth, théorbe, guitare baroque, lirone, harpe, clavecin, orgue et ensemble de trois violes « pour pouvoir à l’occasion doubler les parties vocales ». L’intimité du madrigal peut alors prétendre à une dimension concertante comme le titre le suggère et comme la prise de son de Franck Jaffrès le confirme.
Les poèmes chantent bien sûr le martyre amoureux et la beauté qui fait souffrir. L’Ensemble Faenza en propose une lecture dynamique et convaincue et ce dès le Fulminate, begli occhi d’ouverture ce qui n’interdit des moments plus langoureux comme Ti lascio, anima mia et Tal’hora intento in un bel volto où les figures en imitations s’accompagnent de douloureux chromatismes. Bernabei vise manifestement l’équilibre entre la clarté de la forme et la justesse mesurée de l’expression : l’Ensemble Faenza l’a entendu ainsi.