La série haut de gamme Blade de Kef compte deux références, la présente Two et la One (35 000 € la paire). Toutes deux arborent les mêmes lignes élancées, tracées pour des raisons acoustiques, et la même configuration : un haut-parleur coaxial en façade s’entoure de quatre transducteurs de grave latéraux.

La Two affiche ainsi un modèle Uni-Q réunissant un tweeter à dôme en aluminium au creux d’un haut-parleur de médium de 12,5 cm de diamètre de même origine que rejoignent quatre modèles de 16,5 cm, également en aluminium pour le grave. Le panneau arrière présente un double bornier et deux évents. Désormais appelées Meta, les deux enceintes Blade profitent de la technologie MAT (métamatériaux) qui, en schématisant, place une structure de forme labyrinthique derrière les haut-parleurs de façon à absorber les vibrations, par nature indésirables. La transformation en version Meta a imposé de revoir notamment le filtre, câblé « en l’air », donc sans circuit imprimé. La Blade Two habille sa silhouette en polyuréthane joliment galbée de huit finitions très élégantes.

Écoute

C’est avant tout la restitution de l’espace qui retient l’attention. Résultat manifeste des recherches du fabricant britannique sur une source émissive unique, la netteté et la précision de l’image stéréophonique stupéfient. Certaines prises de son très élaborées de musiques dites actuelles donnent parfois l’impression d’écouter un système multicanal, équipé d’enceintes surround, à l’arrière.

D’un enregistrement à l’autre, l’acoustique de la salle, la position de chaque instrument, les éventuels artifices (réverbération, déphasage, etc.) se perçoivent instantanément. L’orchestre s’installe confortablement dans un grand espace et sa disposition ne variera pas au gré des contrastes. On ne constate ainsi aucune saturation, aucune crispation, aucun flou dans des tutti puissants : chaque ligne reste ainsi facile à suivre. Un grave d’une imperturbable lisibilité, quel que soit le niveau sonore, assure une stabilité harmonique et architecturale inaltérable. L’équilibre entre les registres se montre exemplaire et garantit des timbres d’une justesse remarquable : aucune dureté dans l’aigu, ni molle coloration dans le médium. L’écoute reste toujours claire, dense, articulée, dynamique, d’un raffinement rare. Cette enceinte est décidément une fine lame.