Dvořák et le Nouveau Monde invite le lecteur à découvrir les facettes jamais explorées du compositeur en le suivant, au fil des pages, dans son quotidien et dans l’élaboration de son travail.

Dorénavant, on saura tout sur le séjour américain de Dvořák entre 1892 et 1895, à travers ce parcours minutieux, très attaché au compositeur. Cela commence par la rencontre fortuite à Prague de Dvořák avec le violoniste Korařík, surpris à lire des journaux américains interdits dans l’empire d’Autriche dont la Bohême fait alors partie ; deux ans plus tard, la richissime Américaine Jeannette Thurber expédie au compositeur un télégramme qui lui offre un pont d’or à New York.
Au fil des pages, on découvre des à-côtés peu connus de cette aventure, comme la présentation des compositeurs américains de l’époque, pas ravis de voir débarquer ce Tchèque déjà célèbre : ceux qui ont le plus marqué leur pays ne sont pas les symphonistes ambitieux comme Heinrich, Fry, Paine ou Bristow, mais ceux apparemment modestes comme Sousa et Foster. Dvořák, missionné à la recherche d’un folklore américain, s’est penché sur la musique des Noirs, en nouant une amitié avec son élève Harry Burleigh.
On suit pas à pas le maître dans sa vie quotidienne new-yorkaise, notamment dans sa classe de composition où il ne se révèle pas un professeur commode ; mais aussi pendant ses vacances : le biographe s’est rendu à Spillville dans l’Iowa, petite colonie tchèque où Dvořák a passé son été 1893 en composant le Quatuor « Américain ». L’intérêt du musicien pour les oiseaux locaux est rappelé avec soin ; les discussions soulevées par la Symphonie « Du Nouveau Monde », américaine ou non, sont rapportées tout aussi en détail. Autant de facettes jamais explorées dans la littérature sur Dvořák en français.

Dvořák et le Nouveau Monde
Alain Chotil-Fani

L’Harmattan
328 p.