Dans le canton de Vaud, la rentrée lyrique se fait dans la bonne humeur, avec Le Turc en Italie. Mais l’Opéra de Lausanne a bien compris qu’une œuvre comique mérite d’être montée avec autant de soin que le plus sérieux des drames.

Crédit Photo : Jean-Guy Python

Dans le canton de Vaud, la rentrée lyrique se fait dans la bonne humeur, avec Le Turc en Italie. Mais l’Opéra de Lausanne a bien compris qu’une œuvre comique mérite d’être montée avec autant de soin que le plus sérieux des drames. Emilio Sagi situe sa mise en scène dans une ruelle de la Naples des années 1960, où l’on roule en vespa et où l’on danse le twist, mais il ne se hasarde pas au jeu du théâtre dans le théâtre, qu’il est toujours difficile de faire fonctionner jusqu’au bout de la représentation. A la tête de l’Orchestre de chambre de Lausanne, Michele Spotti distille une science confondante de la direction rossinienne, secondé par Marie-Cécile Bertheau qui multiplie au pianoforte les allusions mozartiennes, en plus de celles que contient déjà la partition. Certains théâtres commettent l’erreur de confier Fiorilla à une voix trop légère alors qu’elle doit affronter au deuxième acte un air certes virtuose mais tragique : aucun risque de ce genre avec Salomé Jicia, qui a l’habitude de rôles comme Sémiramis ou Desdémone, et qui se révèle parfaitement à son aise dans la comédie. Le Selim de Luis Cansino et le Geronio de Giulio Mastrototaro jouent à niveau égal en termes de richesse du timbre et de maîtrise du chant syllabique. Ancien membre de l’Académie de l’Opéra de Paris, Mikhaïl Timoshenko prête à Prosdocimo une voix aux graves somptueux. Francisco Brito est un Narciso suave, la mezzo Marion Jacquemet campe une solide Zaida, et Pablo Plaza un réjouissant Albazar, le tout soutenu par le chœur de l’Opéra de Lausanne. Une réussite qui donne très envie de découvrir l’Orphée aux enfers que montera Olivier Py pour les fêtes de fin d’année.

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