Elektra de Strauss, Genève, Grand Théâtre, le 25 janvier

La fin des Atrides par Richard Strauss donne un opéra de bruit et de fureur avec une tension sonore qui sidère toujours. Pour ses débuts à l’opéra, Ulrich Rasche adapte sa mise en scène de la version théâtrale initiale d’Hofmannsthal d’Elektra. Il conçoit une vaste cage cylindrique avec tapis roulants à incurvation perpétuellement changeante sur lesquels les chanteurs marchent frénétiquement, font du surplace, montent, descendent.

Métaphore frontale de personnages broyés par le destin, cette machinerie spectaculaire impressionne mais son emprise finit hélas par écraser cette œuvre pourtant si profuse.

Ingela Brimberg campe une Électre projetant toute son ampleur vocale, cependant ce sont Sara Jakubiak en Chrysothémis et Tanja Ariane Baumgartner en Clytemnestre qui impressionnent par leur intensité déchirante. Michael Laurenz en Égisthe et Károly Szemerédy en Oreste complètent avec prestance cette distribution bien servie par l’Orchestre de la Suisse romande et son chef Jonathan Nott, qui apporte couleurs et nuances à la virtuosité viscérale de Strauss.

Crédit photo : C. Parodi