Seule, en musique de chambre ou avec orchestre, la pianiste Bella Schütz a déjà exercé son art et montré son talent dans de nombreux concerts. À tout juste 21 ans, la jeune artiste est prête à reprendre le flambeau de ses aînés et assurer la relève du piano français.
Dès l’âge de 3 ans, Bella Schütz savait intuitivement que la musique serait sa langue maternelle. Formée d’abord à l’école russe par Branka Balevic, sa rencontre avec Yves Henry sera déterminante : grâce à lui, en cours privé puis au CRR de Paris, la jeune fille s’approprie très tôt le sens de l’harmonie que développe ce soliste-pédagogue-compositeur qui l’invite au Festival de Nohant hors les murs. À 15 ans, Bella joue sans frémir le redoutable Concerto n° 2 de Saint- Saëns et à 17 le Concerto n° 3 de Prokofiev sous la direction de Jean-Luc Tingaud. Les réussites aux concours se succèdent en France et à l’étranger (Piano Campus à Cergy-Pontoise, Jeunes Talents en Normandie, Feurich à Vienne…). Après le CRR, son désir de découvrir d’autres horizons la conduit à deux reprises, munie d’une bourse, à la légendaire Académie Chigiana de Sienne ainsi qu’au Mozarteum de Salzbourg auprès de Jacques Rouvier. Ce maître lui enseigne la gestion du temps, le rapport essentiel entre l’oreille et la main tout en étoffant son répertoire dans Beethoven, Mozart, Debussy, Ravel… Soutenue par la Fondation Safran, elle prépare actuellement un master à Berlin et se perfectionne à l’Université des Arts de Vienne. Parallèlement, depuis 2021, elle forme le Trio Callas avec la violoniste Arieta Liatsi et le violoncelliste Lucas Garcia Muramoto, formation qui s’est illustrée à Łódź en Pologne et a remporté le prix ProQuartet à Paris. Cette artiste éprouve depuis son jeune âge une passion pour le tango et manifeste à l’égard des arts plastiques le même engouement. L’opéra lui est aussi consubstantiel : lors de ses études à Salzbourg, son mémoire de fin d’études était consacré à la caractérisation musicale des quatre personnages de Così fan tutte, une manière d’envisager le piano sous l’angle de la voix et du cantabile. En septembre 2023, Bella Schütz concourra à Katowice pour le prix Szymanowski dont les organisateurs ont retenu sa candidature. L’avenir est désormais entre ses mains expertes.

Bella Schütz
Crédit photo : SDP