L’Association pour le Développement de la Musique à Croissy (ADMC), fondée il y a une quarantaine d’années, organise depuis 2013 « Les Musicales de Croissy », une série de concerts mettant en avant de jeunes talents prometteurs.

Justin Taylor Crédit Photo : Victoria Okada

Crédit Photo : Victoria Okada

Malgré des aléas et des difficultés, notamment financiers, que subissent toutes les petites structures, l’association réussit à proposer des concerts de grande qualité avec, entre autres, les pianistes Thomas Enhco, Keigo Mukawa et Ismaël Margain, les violoncellistes Edgar Moreau et Bruno Philippe, le clarinettiste Raphaël Sévère, les quatuors Hermès et Arod. Après son récital en 2018, Justin Taylor y revient à la chapelle Saint-Léonard de la fin du XIIe siècle. Avec ses soixante-dix places et une excellente acoustique, elle est un cadre « idéal pour le clavecin », que le claveciniste « choisirait comme lieu d’enregistrement si les bruits de la rue ne perturbaient pas le travail ».

Le récital reprend une grande partie le programme de son dernier disque « Bach et l’Italie » (qui paraît chez Alpha Classics). Justin Taylor glisse un prélude avant une œuvre importante comme ce fut l’usage à l’époque de Bach : Arpeggio d’A. Scarlatti avant la Fantaisie chromatique BWV 903, Allegro (cadence du Concerto pour orgue BWV 594 d’après le Concerto pour violon « Grosso Mogul » de Vivaldi) avant le Concerto italien BWV 971 ou encore le Prélude (Fantaisie) BWV 921 avant le Concerto BWV 978 d’après L’Estro Armonico de Vivaldi.

Dans chaque pièce, Justin Taylor fait osciller subtilement les notes, plus ou moins perceptibles selon les moments. Les mouvements ainsi suscités animent intensément la musique et donnent une ingénieuse illusion de dynamique. Son désir de montrer le clavecin comme « un instrument qui peut chanter » s’accomplit dans un Andante BWV 974 (d’après le Concerto pour hautbois de Marcello) magnifiquement mélodique. La virtuosité et le chant font un excellent ménage chez notre musicien qui sait explorer pleinement le caractère solaire du jeune Bach. Trois bis (le premier Prélude du Clavier bien tempéré), La Marche des Scythes de Pancrace Royer, et une sonate de Scarlatti permettent à l’auditoire d’aller plus loin dans l’« italianité » de l’époque.

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